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NO LIMIT (Healy)

BD. A huit ans d’intervalle, en 1913 et 1921, l’ethnologue et explorateur canadien Stefansson lance deux expéditions dans le grand nord. Son but ? Pour la première, prouver que la vie dans le grand nord est accessible à tous. Pour la seconde, à laquelle participe notamment l’Inuit Ada Blackjack, aller jusqu’à l’île de Wrangel pour la revendiquer au nom du Canada. Les 2 aventures, trop peu préparées, tourneront au fiasco, Stefansson abandonnant son équipage et laissant mourir certains de ses hommes…Des histoires que Sullivan Barnaby, professeur dans une université d’Alaska qui vient d’être suspendu pour avoir eu une relation avec l’un de ses étudiants, explore lorsqu’il apprend que Stefansson a été professeur dans la même université que lui et qu’il a même utilisé son bureau…

On avait découvert l’irlandais Healy avec Americana, récit singulier, entre carnet de route, observations sociologiques sur les Etats-Unis et analyse introspective, qui racontait son trek de 4280 kilomètres, du Mexique au Canada, sur le Pacific Crest Trail. Un livre avec lequel No Limit, son nouveau récit, a quelques points communs. A commencer par le travail graphique et ce trait sobre et simple mis en valeur par des couleurs vives. Son intérêt, également, pour des défis un peu fous que l’Homme se lance parfois dans un besoin inexpliqué de se mesurer à la nature, même si le trek gigantesque qu’Healy entreprit n’entraîna pas la mort d’autres personnes…Et, pour finir, une vraie originalité dans le scénario. Car en plus des 2 expéditions montées par Stefansson, au cours desquelles les hommes durent se battre contre les éléments, les animaux sauvages, la maladie (le scorbut, notamment) et eux-mêmes (on devient rapidement fou lorsqu’on est isolés dans l’immensité de l‘Arctique…), Healy raconte aussi, en alternance avec les autres, une histoire contemporaine, fictive celle-là, d’un professeur homosexuel suspendu pour « faute morale ». Qui est liée narrativement aux autres par l’entremise de Stefansson, qui a aussi été professeur dans cette université mais également d’un point de vue thématique. En effet, Barnaby, tout comme Stefansson, s’est embarqué dans un projet risqué sans penser aux conséquences désastreuses qu’il pouvait avoir…Un lien que l’on ne comprend que tardivement (on passe en fait une bonne partie du livre à se demander quel est le rapport entre cette histoire et les deux autres…) et qui différencie No Limit des autres récits d’exploration du grand nord. Healy a une nouvelle fois réussi son coup !

(Récit complet, 196 pages – Casterman)

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