BD. De Metter avait promis une fin bluffante . le moins que l’on puisse dire est qu’il n’a pas menti ! On reste en effet sans réaction, hagard, une fois la dernière page de cette première saison de Nobody tournée. Comme s’il fallait quelques secondes pour s’en remettre…
Scénario parfaitement huilé qui donne envie de percer le mystère, en même temps que la psychologue chargée d’établir son profil, de celui qui se fait appeler Nobody et clame mériter la peine de mort pour le meurtre de son équipier, Henry ; dessin nerveux très spontané qui rend le récit particulièrement vivant, en donnant cette impression de croquer les événements sur le vif ; construction narrative habile (Nobody raconte, depuis ses débuts d’agent du FBI jusqu’à son arrestation, ce qu’il a vécu pour que la psy, Brennan, comprenne pourquoi il en est arrivé là) qui permet à De Metter de revisiter l’Histoire récente des Etats-Unis (la guerre du Vietnam, le combat pour les droits civiques, la mort de Kennedy…) et de s’intéresser à quelques unes de ses zones d’ombre, comme le Cointelpro, programme mis en place par le FBI pour surveiller, et même, dans certains cas, mettre hors d’état de nuire, des individus ou groupes jugés dangereux pour la nation ou le projet Northwoods et thématiques intelligentes qui poussent le lecteur à s’interroger sur les questions d’identité, de démocratie ou de vérité: maintenant que l’ensemble du puzzle a été reconstitué, on peut l’affirmer haut et fort: c’est du grand De Metter que l’on a eu tout au long de cette première saison qui fait véritablement un sans faute. Espérons que la saison 2 (allez, un petit scoop en passant: elle se passera en Italie et sera construite autour d’une enlèvement) soit du même tonneau !
(Série découpée en saisons de 4 épisodes – Noctambule)