BD. Hua Tang est tueur à gages. L’un des meilleurs. Le nouveau contrat qu’il doit exécuter est très atypique. Les commanditaires sont au nombre de 13. Ce sont les personnalités les plus riches du monde. Les cibles sont, quant à elle, au nombre de 3 : un aveugle qui survit en jouant de la musique dans la rue ; un peintre qui préfère sa liberté artistique à l’argent et une adolescente qui trie des déchets dans une décharge. Pourquoi vouloir faire disparaître ces 3 personnes simples et inoffensives ? Cela a-t-il un rapport avec ces distributions de grosses sommes d’argent qui ont lieu un peu partout par des inconnus ? Ou avec ces extra-terrestres dont les vaisseaux sillonnent le ciel depuis quelques mois ?
Ce que l’on aime dans l’œuvre de Liu Cixin, c’est la dimension humaniste et les enjeux sociétaux et géopolitiques que nous aurons à affronter pour rendre le monde meilleur ou tout simplement survivre qu’elle comporte. Après l’importance de l’éducation dans Les Trois lois du monde ou le combat contre le manque d’eau et la désertification de la Terre dans Pour que respire le désert, c’est à l’injuste distribution des richesses (et à ses causes…) que l’auteur chinois s’attaque cette fois dans Nourrir l’Humanité, quatrième nouvelle à être adaptée pour cette nouvelle collection lancée par les éditions Delcourt : Les Futurs de Liu Cixin. Parfaitement adaptée par l’expérimenté Sylvain Runberg et l’espagnol Miki Montllo, que l’on découvre ici. La narration, qui mêle présent de narration et flash-back dans le passé de Hua Tang pour nous faire comprendre son parcours et alterne scènes sur les différentes planètes Terre (les divins extraterrestres ont créé plusieurs planètes sur lesquelles ils ont implanté des créatures, les Hommes, afin de voir ce qu’il advenait…), apporte en effet beaucoup de rythme au récit tout en tenant le lecteur en haleine jusqu’au bout. Et l’intrigue, avec l’arrivée de ces “aînés” terriens, nous pousse à réfléchir aux notions de propriété privée, de distribution des richesses, de salaire universel unique ou d’accès équitable à l’éducation…
Un très bon récit, à la fois divertissant, critique et intelligent. Comme souvent avec les nouvelles de Liu Cixin…
(Récit complet, 126 pages – Delcourt)