Vous avez déjà vu un danseur uni-jambiste ? Equilibre instable et groove improbable. Celui-là est du genre à gesticuler dans tous les sens, danse tribale et esprits post-punk. On assiste impuissant à une sorte de bon bordel sympathique, drôle de rencontre entre potes, légèrement imbibés, pogo syncopé et clavier bonne franquette. Toute cette bande s’amuse, et hurle des refrains dansants dans la sono, touchant parfois le grandiose sans s’en rendre compte, avant de se prendre les pieds dans le tapis sur le titre suivant. Peu importe, on comptera sur une sélection plus irréprochable pour le prochain album. On retrouve par ailleurs chez les One Foot Dancer de faux airs de Shub. Normal, puisqu’on y retrouve Raph (guitare-chant de Shub) et son timbre de voix si particulier. Pour le reste, pas de guitare ici ; la basse et le clavier sont à l’honneur. Le clavier, omniprésent, est parfois irritant avec ces sons Bontempi, mais il s’inscrit étrangement bien dans cette chienlit festive. Car, comme vous vous en doutez, cet album est un appel à la danse entre ami(e)s. Pas celle de boite de nuit, mais plutôt celle sur la plage, autour du feu, ou dans une cave de bar. Cette danse perturbée, ces gesticulations torturées, ces rires maléfiques. Et si le manque de précision et de soin, ainsi que le léger manque de tri, peuvent déstabiliser les plus sensibles, il serait dommage de passer à côté de cette fête ludico-absurde tant elle dissimule de bonnes trouvailles. Le diable est en eux !
(Album – Assos’y ‘song / Boom Boom rikordz / Contreplaqué / Goback / Katatak)
En écoute : The Demon