Album. C’est donc à l’occasion de leur tournée de novembre, avec quelques mois de retard sur sa sortie donc, que nous recevons le premier album de ce trio nantais. Quel dommage d’avoir attendu si longtemps ! Le trio formé par trois représentants de la scène nantaise ayant été aperçus dans Room 204, Argument, et The Patriotic Sunday, nous livre 8 titres qui ne pouvaient que faire vibrer la corde sensible du chroniqueur de positive rage. Fortement inspiré par Fugazi ou June of 44, Papier Tigre recrée à Nantes l’identité d’un certain mouvement noise rock américain. Mieux que ça, on s’y croirait. Je ne parle pas d’imitation, même si certaines rythmiques, ou certains gimmicks peuvent nous rappeler étrangement quelques disques de chevet ; je parle d’une même démarche, d’une même approche, d’une même volonté de jouer avec les codes. Le trio a simplement compris la syntaxe d’origine d’un Fugazi ou d’un Q and not U et en réutilise une partie avec brio. Et quel bonheur à l’arrivée. Papier Tigre joue avec les tensions et les brisures comme avec des marionnettes, avec fluidité. Il casse ses rythmes, expérimente, sans nous perdre. Il joue avant de se faire plus explosif ou plus rond. Une histoire de finesse typique de ce courant. Et si l’album perd un peu de son aura sur la longueur (rien de grave), nous ne pouvons cacher notre bonheur devant un tel savoir-faire. Respect.
(effervescence)