BD. Les rues sont quasiment désertes. Et à part des touristes, et quelques nostalgiques qui refusent le progrès, dont Tristan fait partie, plus personne ne prend le métro dans ce Paris futuriste depuis que le Transcore a été inventé. Depuis ses cabines de téléportation (chaque immeuble, ou presque, en possède un), la société propose en effet de se téléporter dans pas moins de 3 millions de destinations en une seconde. Mais il semblerait que de fréquents voyages de ce type ne soient pas sans danger pour la santé de ses utilisateurs. C’est en tout cas ce que Tristan entend vérifier…
Zep et Bertail avaient collaboré sur l’un des épisodes d’Infinity 8 et ils ont visiblement eu envie de prolonger l’expérience sur un autre projet, plus personnel cette fois. De science-fiction. Logique car le genre a souvent vocation a tirer la sonnette d’alarme, à alerter sur les dangers potentiels que le futur nous réserve. Et après l’avertissement écologique du très bon The End, Zep entend ici interpeller sur les dangers du progrès à tout va, symbolisé ici par la téléportation, notamment si ce progrès est laissé entre les mains de grands groupes sans scrupules dont l’objectif principal est de faire le plus de bénéfices possibles…
Un Zep de nouveau très critique et fort plaisant (on aime bien ce Paris rétro-futuriste -il y a quelques inventions qui changent la vie des gens mais le métro est toujours là- joliment dessiné d’un trait fin rehaussé de couleurs ternes -il pleut beaucoup à cause du dérèglement climatique- par Bertail) mais qui nous laisse tout de même un peu sur notre faim (la fin est, par exemple, un peu rapidement expédiée) et qui est, du coup, un ton en-dessous de ses précédents récits pour adultes, Un bruit étrange et beau et The End.
(Récit complet de 80 pages – Rue de Sèvres)