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PEAU-DE-MILLE-BETES (Fert)

BD. Et si, pour changer, les princesses des contes mangeaient des soufflets de limaces forestières et tombaient amoureuses d’autres princesses ? C’est ce que propose en tout cas Stéphane Fert dans ce Peau-de-mille-bêtes, adaptation très libre et décoiffante du conte des frères Grimm !

Peau-de-mille-bêtes est donc bien un conte (on y trouve des princesses maudites, des rois désemparés, des fées manipulatrices, un prince charmant, des sortilèges…) mais pour sa première œuvre (auparavant, il a signé Morgane avec Kansara et mis en images Quand le cirque est venu de Lupano, tous 2 sortis chez Delcourt) en tant qu’auteur complet, Fert a décidé de bousculer les codes et de dépoussiérer, voire, carrément, de décaper le genre. En introduisant l’homosexualité dans son récit, en y abordant des thèmes comme l’inceste, en donnant le beau rôle aux personnages féminins qui démontrent ici beaucoup de caractère et font régulièrement preuve d’une sacrée répartie (« Tu vois bien leurs chapeaux ridicules et leurs sourires niais. Ce sont forcément des princes charmants. ») pour remettre à leur place rois égocentriques et princes machos et gagner leur liberté, l’auteur livre un conte résolument moderne et très singulier, astucieux aussi (il joue souvent sur le double sens des mots, qui, du coup, résonnent ici différemment) et ébouriffant. Ode à la tolérance, à l’originalité et à la différence (« Plus on rentre dans le moule, plus on ressemble à une tarte », dit la princesse dans une scène) et, in fine, à l’Amour. Un récit très vivant et surprenant de bout en bout qui repose sur des dialogues souvent savoureux et qui est, qui plus est, magnifiquement mis en images par Stéphane Fert dont le trait au crayon rehaussé de gouaches fait ici merveille. On aime beaucoup !

(Récit complet, 120 pages – Delcourt)


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