ALBUM. Ca cogne dur sur The Sound ou la première moitié de Weather Warning. Et Ren Aldridge s’époumone régulièrement pour sortir, à force de hurlements, toute la rage qu’elle a en elle. Une libération salvatrice. Un exutoire hardcore/punk. Elles sont là les racines de Petrol Girls. Mais sur Cut and Stitch, ces pétroleuses (même si la moitié du groupe est composé d’hommes, Petrol Girls s’inspire clairement du mouvement riot grrrls et est donc ouvertement féministe, d’où la référence directe aux femmes incendiaires de la Commune de Paris) ne font pas preuve que de furie. Car comme Brutus (dont on reparlera bientôt, pour la sortie de leur nouvel album…), leurs camarades de label, le groupe sait et veut ajouter de la mélodie à sa musique, comme sur le post-hardcore Tangle of Lives, qui rappelle At The Drive-In, ou Skye, pas si éloigné que ça de l’émo-pop d’un Reiziger, ralentir parfois le tempo avec des interludes calmes (la mini balade acoustique Q & A ou Looming), mettre un peu de poésie (le spoken words Rootless), accalmies bienvenues avant de repartir dans la tempête sonique, et même trousser des tubes (Big Mouth ou No Love For a Nation, très critique envers la Grande-Bretagne). Autant de facettes que le groupe a ici assemblé façon patchwork (d’où la photo de la pochette) en découpant (“Cut”) ici ou là ce qui leur plaisait, avant de les assembler et de les coudre (“Stitch”) à leur façon, n’hésitant pas à changer leurs habitudes et à expérimenter pour l’occasion. Une variété que l’on retrouve dans le chant, clairement l’un des atouts de Petrol Girls, d’Aldridge (tout aussi capable de susurrer dans le creux de l’oreille, de cajoler que de mettre à mal vos tympans) qui respire la sincérité, parfois secondé, et même remplacé, judicieusement, par celui de son compère Joe York. Bref, une belle découverte que le post-hardcore de ces anglais(es) de Petrol Girls!
(Hassle)