BD. 1950. Antoine, dit Toinou, a 18 ans quand il décide de quitter le buron de l’Aubrac où il s’occupe des cochons et des ordures et fabrique la tome l’été avec les autres hommes. Il rêve d’autre chose, de Paris. Arrivé dans la capitale, il bosse dans le café de son cousin Alric. Il livre, entre autres, du charbon le matin et des boissons l’après-midi. Ce qui lui permet de traîner parfois à La Lune bleue, le cabaret du Beau-Beb, où il rencontre la jolie Mireille. De fil en aiguille, il y rend de petits services jusqu’au jour où le Beau-Beb lui propose de donner un coup de main (il doit faire le guet) sur une de ses affaires…Toinou ne le sait pas encore mais sa vie va alors prendre un tournant décisif…
Comme son héros Antoine, la carrière d’Arroyo va probablement prendre un virage décisif avec Pigalle, 1950, un récit qui montre qu’il peut être à l’aise en dehors de Buck Danny Classic, qu’il dessine depuis quelques années maintenant. Car sortir un one shot dans la très reconnue collection Aire Libre n’est jamais anodin. Mais aussi parce que Christin lui a concocté un scénario aux petits oignons. Un récit initiatique noir et désenchanté. Car quand il monte à Paris, Toinou ne connaît rien de la vie et a tout à découvrir. Les cabarets, le sexe, l’Amour et les « affaires » : cambriolages, drogue, bagnoles volées, filles…dans lesquelles trempe le Beau-Beb et ses associés corses et dont Toinou va connaître, à ses dépens (cela le mènera en prison…), les coulisses plus sombres.
Une histoire sommes toutes classique (un ingénu qui est attiré par les lumières de la grande ville mais s’y brûle les ailes) mais à la narration parfaitement maîtrisée et qu’Arroyo s’approprie et met en scène avec personnalité d’un trait très sûr et agréable judicieusement rehaussé de lavis de gris. Un très bon roman noir.
(Récit complet, 152 pages – Dupuis)