BD. 2098. La Terre est complètement polluée et les réserves d’eau potable totalement taries. Ceux qui peuvent payer sont déjà partis dans l’espace, sur Luna Europa, les autres, issus des classes défavorisées, tentent de s’en sortir sur la planète qui n’est plus bleue. C’est le cas de Kiké, père de famille bodybuildé maintenant bedonnant qui tient une société de déménagement à Buenos Aires et qui voit un autre problème bientôt apparaître : sa fille Brenda, tout juste de retour avec son nouveau mec (qui pourrait être son père…), leur annonce à lui et à sa femme qu’elle veut partir avec Pilo sur Luna Europa pour y ouvrir une clinique cybertérinaire pour animaux électroniques…Prêt à tout pour la retenir auprès d’eux, Kiké va s’embarquer dans un projet carrément louche et mettre sa famille dans une situation très délicate…
Les éditions Sarbacane n’ont pas leur pareil pour faire découvrir de nouveaux talents. Comme Alex W. Inker, Lomig ou encore Julien Lambert. Cette fois, ils sont allés en Argentine dénicher une petite pépite pourtant sortie il y a plus de 10 ans et qui a remporté le prix du concours de Comics DeAgostini en 2009 : Planeta Extra. Et on comprend pourquoi : ce récit a tout pour plaire. A commencer par son contexte politique (des déshérités que l’on empêche de migrer…) et écologique (une Terre devenue invivable et chaotique à force d’avoir été exploitée) en guise de mise en garde qui fait bien sûr écho à notre présent. Mais aussi son scénario, aussi intelligent que divertissant. Sans oublier, bien sûr, son aspect graphique, Ippoliti proposant ici un dessin à la fois tendre et drôle, tirant souvent le récit vers la comédie. Bref, on suit avec grand plaisir les aventures de ce duo de losers improbables (le costaud Kiké et le maigrichon Toti, son beau-frère) dans ce futur gentiment flippant.
(Récit complet, 88 pages – Sarbacane)