Album. Et dire que certains ont décrété la mort du rock! Putain, c’est qu’ils n’ont pas écouté The Prettiest Eyes alors ! Basé à Los Angeles, ce trio nous balance ici à la gueule 9 morceaux de punk-garage-noise psychédélique bien givrés servis avec un son crade, brut de fonderie, de rigueur. Délicieux.
La plupart du temps, la rythmique écrase tout sur son passage. En mode épileptique sur toute la première partie de l’album (ainsi que sur le très primaire « Alright, I’m Ready To Go »), elle file alternativement coups de bottines dans les gencives et coups de coude dans le bide. Là-dessus des claviers, tantôt noise quand ils sont dissonants tantôt psyché quand l’orgue Farfisa est de sortie, viennent ajouter leur grain de sel. Ne reste plus alors à Pachy et Marcos qu’à éructer, beugler ou… chanter (si si, ça arrive…) pour aboutir à des morceaux irrésistibles comme « Get Away » (le tube de l’album), « LSD » (une reprise des Pretty Things) ou « The Eye ». Et quand elle se calme un peu, le trio donne dans une sorte de gospel yé-yé à la Make Up mâtiné de Cramps (« El Huelebicho », chanté en espagnol) ou « Sorry », qui clôt l’album, très répétitif et dansant) ou de post-punk apocalyptique (« Not OK ») ou barré (le très no-wave « Into Oblivion »).
Sauvage, fou, hypnotique, imprévisible et envoûtant : « Looks », c’est un peu comme si Thee Oh Sees ou Ty Segall tapaient le bœuf avec Wire et les Black Eyes réunis. Assez éprouvant mais qu’est-ce qu’on aime ça !
(Aagoo Records)