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RACKET (Levallois)

racketStéphane Levallois ne dépend pas de la bande dessinée pour vivre (il n’en a d’ailleurs sorti que 4, en tout et pour tout, depuis 2000). Il est peintre, illustrateur et dessine pour les films d’animation, le cinéma (Harry Potter 7 et 8 ou Pirates des caraïbes 4) ou des créateurs de mode. Cela présente un gros avantage : quand il dessine pour lui, il n’a aucune pression ni aucune « obligation » de résultat. Voilà pourquoi ses récits sont toujours empreints d’une grande originalité.

C’est une nouvelle fois le cas de « Racket », qui, comme « Noé », paru en 2000 aux Humanos, est entièrement muet. Un récit sans mot qui raconte l’histoire d’une jeune adolescente qui se fait poignarder par un racketteur parce qu’elle refuse de lui donner son téléphone portable et tombe ensuite dans le coma. Ce qui intéresse l’auteur, c’est finalement ce qui suit : le combat que la jeune fille mène, alors qu’elle est inconsciente, contre les forces maléfiques qui veulent l’entraîner avec elles plus loin dans les Ténèbres, simplement aidé par un alter ego de sa peluche fétiche.

C’est un voyage atypique que Levallois nous propose ici puisqu’il nous emmène dans les méandres de l’âme humaine, aux confins de la vie, tout près de la frontière qui la sépare de la mort. Un endroit peuplé de monstres ailés effrayants et de formes angoissantes. Le périple, souvent halluciné et très sombre, forcément, est porté par un dessin particulièrement libre : un trait fin directement posé, ponctué ici ou là d’aplats d’encre de Chine ou rehaussé d’empreintes de doigts trempés au préalable dans l’encre.

Un récit résolument différent, audacieux (l’auteur s’est imposé une autre contrainte : il a entièrement dessiné Racket sur des carnets de storyboard Moleskine dont les pages présentent soit 4 petites cases verticales soit 2 grandes, verticales aussi) et fort graphiquement parlant mais auquel on a pourtant moins accroché qu’à ses 2 prédécesseurs, les excellents Le dernier modèle et La résistance du sanglier, déjà parus chez Futuro, probablement à cause des quelques longueurs qui jalonnent le récit (qui fait tout de même plus de 300 pages) et de certains passages un peu confus.

(Récit complet – Futuropolis)

 

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