Pourquoi se pencher sur le cas d’Ok Computer 20 ans après sa sortie? Tout simplement parce que c’est un superbe album. Et parce que c’est certainement le plus important (peut-être pas le meilleur, qui reste, pour moi, Hail To The Thief) de Radiohead. Celui qui a marqué un véritable tournant dans la discographie du groupe d’Oxford. Celui qui les voit commencer à se diriger vers une musique vraiment originale, inventive et personnelle. Qui témoigne de leur volonté d’essayer de nouvelles choses, de quitter, pour de bon, les chemins bien trop balisés et sans saveur de la britpop et qui aboutira à leur triptyque d’anthologie Kid A/Amnesiac/Hail To The Thief (avant que le groupe ne se perde un peu dans ses expérimentations. Mais ça c’est une autre histoire…). Oui, tout se met en place ici: l’utilisation d’électronique ici ou là (qui explique probablement le titre de l’album). De piano, aussi. Mais surtout de davantage de folie, comme sur le bien-nommé, avec ses guitares tantôt agressives tantôt dissonantes, façon Pixies, qui déboulent sans crier gare, Paranoid Android, excellent ou Electioneering. Et le chant de Thom Yorke qui se fait plus profond, plus touchant, comme sur le magnifique Karma Police ou le moins connu mais tout aussi beau Climbing Up To The Walls.
Et aussi parce que cette réédition (remasterisée, comme il se doit, pour l’occasion) propose un second cd bonus sur lequel on retrouve des faces B (au nombre de 8) mais aussi 3 titres inédits: I Promise (une ballade acoustique assez prévisible), Man Of War (plus enlevé et intéressant, il aurait pu figurer sur l’album) et Lift (pas extraordinaire) issus des sessions d’enregistrement d’Ok Computer ! A vrai dire, il ne manque qu’un livret avec photos et anecdotes sur les morceaux pour que le plaisir soit total !
(Réédition double album – XL Recordings)