BD. Ralph n’a décidément droit à aucun répit. C’est peut-être le lot de ceux qui gouvernent. Alors qu’il venait tout juste de régler le problème de la secte de la Réfutation (de façon assez brutale…) et qu’il avait réussi à faire comprendre à Tilda Pönns qu’il ne pouvait pas avoir de relation avec elle, d’autres soucis lui tombent dessus : Zania, avec qui il a rompu, est en route pour où ne sait où, son père se fait empoisonner et sa soeur, croyant que c’est lui qui l’a tué (sentant sa mort venir, son père lui avait demandé d’abréger ses souffrances pour qu’il puisse continuer de l’aider à ses côtés, sous la forme d’un fantôme…), a quitté Astolia. Et comme si cela ne suffisait pas, le roi est de retour…
Voilà, on y est : la fin de cette enthousiasmante série d’heroic fantasy moyen-âgeuse, inventive et décalée, à la mode Trondheim, avec un dernier tome en forme d’adieux. Le moment de boucler la boucle avec un ultime combat dantesque, pouvoirs magiques improbables contre pouvoirs magiques improbables, entre Ralph et le roi qui veut tuer Tilda. Avec l’intervention inattendue (une constante dans le récit) d’un nouveau personnage qui apporte une aide précieuse à Ralph…
Un final convaincant, tout à fait dans l’esprit de Ralph Azham (avec cet ultime contre-pied en guise de conclusion), qui met un point final à une série qui a réussi, tout au long de ces 12 tomes, à relever un défi de taille : divertir tout en restant drôle (avec un humour de plus en plus noir et grinçant à mesure que l’on avançait dans la série), surprenante et critique ( notamment vis-à-vis de la religion, du pouvoir ou de la démocratie) de bout en bout. Trondheim, le sentiment du devoir (bien) accompli, peut désormais consacrer son énergie à son nouveau grand projet : la reprise de Donjon, autre série d’heroic fantasy bien décalée, avec Sfar.
(Récit complet, 48 pages – Delcourt)