BD. Elsa n’arrive pas à avancer dans la vie. Sentimentalement, elle vit une relation compliquée avec un homme marié, Joshua, qui lui promet régulièrement qu’il va quitter sa femme sans jamais le faire. Pour gagner sa vie, elle traduit des romans à l’eau de rose qui ne la passionnent guère pour une petite maison d’éditions. Et il y a ces flashs qu’elle a de temps à autres : cet homme tout droit sorti de son enfance et ce pélican qui viennent régulièrement la hanter sans qu’elle ne comprenne bien pourquoi mais qui l’angoissent…Heureusement, il y a ce nouveau voisin qui vient d’emménager à l’appartement numéro 13 qui a l’air sympa et surtout mignon…
La trentaine, c’est souvent le moment de faire des choix : construire une relation amoureuse stable, avoir des enfants, choisir un travail épanouissant. Autant de décisions difficiles à prendre, même pour une femme qui a du caractère comme Elsa, surtout lorsque des non-dits familiaux flottent en arrière-plan de façon inconsciente. C’est ce moment que Jean-Christophe Morandeau raconte dans Rien ne sert de m’aimer : celui où l’on doit reprendre sa vie en main et pour cela prendre des décisions importantes et clarifier ce qui doit l’être. De façon moyennement convaincante. Au niveau graphique, l’auteur fait globalement le job : si le dessin en noir et blanc manque parfois de dynamisme et de vie, le découpage se montre plus inventif, offrant même de beaux moments quand les cases s’estompent. Par contre, le scénario, cousu de fil blanc, est trop prévisible pour nous tenir en haleine jusqu’au bout. Et certaines scènes et dialogues manquent également de crédibilité. Dommage. Reste ce personnage d’Elsa, attachant malgré tout.
(Récit complet, 320 pages – La Boîte à Bulles)