S’il prend son temps entre chaque album, ce groupe nantais a le mérite de ne pas s’essouffler depuis plus de dix ans qu’ils jouent son math-rock instrumental. Parti chacun de leur côté, monter d’autres projets*, ils reviennent toujours remettre un peu de carburant dans la machine. Et pour ce “Maximum Végétation”, en plus de quelques oiseaux, le duo s’étoffe d’un nouveau guitariste (Nicolas Cueille, déjà vu dans Extreme Cherokee ou Seal of Quality), histoire de ne pas trop tourner en rond et donner sans doute un peu plus de volume à leur joute instrumentale. La formule se rapproche de Papaye, mais Room 204 reste plus sérieux, moins “fun”. Car le groupe a beau entourer ses morceaux de jolis chants d’oiseaux, il continue bien de combattre à grands coups de riffs décomposés, de rythmiques complexes (mais toujours fluides), et de break surprenants. Les duels de guitares prennent alors toute leur place. Et c’est même encore plus évident sur scène où le second guitariste amène une énergie rock du plus bel effet. Sur ce troisième album, le groupe s’amuse toujours autant à déstructurer les clichés hard-rock pour les transformer en machine à danser complexe, qui aurait tendance à s’emballer. Et ça fonctionne toujours aussi bien.
*Papier Tigre pour Pierre Antoine, et Papaye pour Mric