ALBUM. Quatre, comme le nombre d’albums sortis par le groupe. Quatre, comme les membres de Rouge Gorge Rouge. Quatre, comme les saisons qui s’enchainent. Du plus chaud au plus froid.
Et sur ce nouvel album, le gang bordelais (dans lequel les plus vieux retrouveront le batteur de feu-Sincabeza) souffle lui aussi le chaud et le froid, avec un enchainement de morceaux tous plus réussis les uns que les autres. Jouant tour à tour la carte du sensible, du désabusé, de l’apaisé, ou de l’énergique, le groupe montre toute l’envergure de ses possibles. N’hésitant pas à expérimenter par moment. Si « your shadow », le premier titre, sert plus d’intro au disque, c’est surtout avec « kill my Friends » que les choses sérieuses commencent. Une rencontre détonnante qui invite à la table Nirvana et les Beatles, et dont le refrain vous emporte complètement (si vous saviez comme j’ai l’impression que le chanteur va envoyer le fameux « twist and shoot » des Beatles). Du grand art. On enchaine avec l’excellent « Disappear », et son arpège de guitare rappelant le meilleur de l’indie-rock des années 90. A la table j’invite Pavement et l’école collège-rock us. Puis « The Digger » devient plus sombre, plus tendu, me rappelant une version rock des lyonnais de Bästard (le chant), qui ne peut que me toucher. Après avoir été légèrement secoué, c’est le sublime « (my) évolution » qui semble revenir à quelque chose de plus intime, et de plus doux. Un morceau d’une grande beauté, là encore, de celle que nous livraient certains groupes dit post-rock, ou indie-rock à la fin des années 90. Puis on laisse définitivement retomber toute pression avec le très planant « Finger » qui nous fait dériver vers le monde des rêves, dans lequel « Hara Hora », le dernier morceau, continue de dériver, bien qu’avec plus de perturbations. Sonic Youth n’aurait d’ailleurs pas renié ce final particulièrement bruyant. Enfin, ceux qui écouteront le disque physique laisseront tourner la dernière plage, pour finir avec l’énigmatique « Bit Tune ».
Vous l’aurez compris, ce disque mérite les honneurs. Malheureusement, sorti en auto-production, il risque de ne toucher qu’un public averti. Je vous invite à en faire partie.
(auto production)
1 Comment
Brunet
J accroche je retrouve un peut des Beatles voir les Rolling stones.j aime MY Evolution