BD. Les gens sont heureux : grâce aux multiples caméras de surveillance installées un peu partout et au concours de chaque citoyen, encouragé à dénoncer ce qu’il voit, la criminalité est en baisse, le problème des étrangers est réglé puisque, obligés de vivre dans des ghettos, ils ont besoin d’un permis pour se rendre en ville et le taux de chômage, du coup, n’a jamais été aussi bas. Alors pourquoi organiser des élections ? Le ministre-président propose, en effet, sur les conseils de son ami Verdier, magnat de l’audiovisuel très puissant, que le parlement (qu’il contrôle…) organise un sondage tous les 4 ans pour évaluer son action. Si l’indice de satisfaction se révélait être en dessous de 50%, alors le ministre-président organiserait des élections…
Préférence nationale, relecture de l’Histoire (des rues Pétain font leur apparition dans les villes…), loi prohibant le divorce pour protéger les liens sacrés du mariage, surveillance façon Big Brother omniprésente, parcage des étrangers dans des ghettos : la dystopie imaginée par Desberg et Griffo dans cette saison 2 de S.O.S. Bonheur nous permet de plus facilement visualiser à quoi ressemblerait notre société si le Front, euh pardon le Rassemblement National, arrivait au pouvoir. Une société totalitaire où le collectif prime sur l’individu et où la sécurité, l’emploi et la consommation passent avant les libertés. Glaçant !
30 ans après, Desberg (qui a remplacé Van Hamme au scénario) et Griffo ont estimé nécessaire de tirer de nouveau un signal d’alarme. Difficile de leur donner tort car dans certains pays on se rapproche doucement mais sûrement de la société qu’ils mettent en images ici…Et en plus des dérives totalitaires, ils entendent ici dénoncer un autre danger qui nous menace : le pouvoir de plus en plus important qu’ont les médias, et notamment les chaînes de télévision, sur les citoyens et leurs opinions politiques…Un diptyque que l’on aimerait salutaire…
(Suite de série 30 ans après, 112 pages pour ce volume -Dupuis)