ALBUM. Le gang stéphanois avait fait les présentations en 2020 avec un premier disque ep d’une vingtaine de minutes, « pursue a less misérable Life ». Ils reviennent donc en 2023, avec les mêmes ingrédients, pour un long format particulièrement soigné. A nouveau on sent les racines punk, mods et post-punk des membres, avec cet aspect mélodique typiquement stéphanois. Mais avec Saffron Eyes, on travaille l’orfèvre, façon indie-pop. La guitare notamment est d’une beauté époustouflante, passant tour à tour d’arpèges merveilleux à de grands riffs mods (et je ne parle pas de ce son de larsen sur l’intro de « Run the City » !). La basse n’est pas en reste quand elle mène la danse comme sur « All i want (is a little love from you) ». Bien entendu, il est difficile de parler d’un nouvel album de Saffron Eyes sans mentionner le chant de Laetitia, aussi connue sous le pseudonyme de Raymonde Howard, mixé très en avant. Elle apporte une vraie personnalité au groupe, en s’émancipant complètement des codes du genre. Là où nous aurions pu attendre un chant punk, voir post-punk, Laetitia fait du Raymonde Howard. Et là encore, elle semble parfaitement à son aise. On notera d’ailleurs sur cet album une façon de chanter nouvelle sur « Run the City », que je trouve particulièrement réussie.
A l’écoute de ce « Smille until it hurts » (bien symbolisé par le sourire charmeur de la pochette), les experts croiseront sans doute les fantômes des Feelies, des Buzzcocks, de Fugazi, ou des Who… et bien entendu de Raymonde Howard (et du Parti dans lequel jouait le bassiste). Et pourtant vous reconnaitrez Saffron Eyes dans n’importe quel Blind Test. La marque des grands.
(10 titres – We Are Unique / Specific Recording)