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SANTIAGO (B-Gnet)

santiagoVous aimez les westerns ? Vous voulez des attaques de diligence, des Apaches sans foi ni loi, des duels au pistolet, des chasseurs de prime avides de dollars ou la cavalerie américaine ? Alors Santiago est fait pour vous ! Bon, il faut quand même que je vous dise que ce livre de B-Gnet, ce n’est pas exactement Règlement de comptes à OK Corral et qu’ici le western, il est du genre loufoque et imprévisible, bref différent. Car B-Gnet a décidé de se moquer allégrement de tous les classiques du genre. Tous y passent ou presque : La petite maison dans la prairie, Blueberry, Les tuniques bleus, Zorro et j’en passe…revus et (beaucoup) corrigés par l’auteur, bien sûr, qui y a ajouté, pour faire bonne figure, une belle brochette de losers. Probablement les plus pathétiques que l’ouest américain ait connus : un chef qui fait sa crise de jalousie parce que Tiburcio Vazquez est plus connu comme bandit que lui, un acolyte, Pablo, qui est aussi bête que sa mule, rectification, qui est plus bête que sa mule ou Juan qui fait chier parce qu’il est là et qu’il dit rien et qu’en plus il est le quatrième de la bande alors que 4, c’est nul, et qu’il faut être un nombre impair, du coup Santiago doit embaucher Chico qui, mais ça il le découvrira plus tard, est en fait une femme à qui on a volé sa robe…

Rajoutez une bonne dose de délire (comme le président Grant qui parle à travers un poêle à bois ou une tribu d’indiens qui sont prêts à faire la guerre pour qu’on leur apprenne le secret du métier à tisser Jacquard) et vous obtenez, après avoir bien secoué l’ensemble, un pastiche totalement tordant (que ce soit les trognes des personnages, les répliques qui tuent ou les situations souvent marquées du sceau de l’absurde que Goossens, l’un des maîtres en la matière, ne renierait sans doute pas) et carrément jouissif par moments. Pas étonnant qu’AAARG ! ait consacré un numéro de sa revue à B-Gnet. On en redemande !

 

(Recueil d’histoires courtes – Vraoum)