Il aura donc fallu que Schoolbus Driver se sépare pour sortir*, à titre posthume donc, un de ces putain d’album qui met tout le monde d’accord. Quel dommage. Car si vous aimez la noise aiguisée comme une lame de rasoir, vous devriez trouver votre compte dans ce vinyle rouge vif** (et seulement dans ce disque puisque, si vous avez bien compris, vous ne les verrez plus en concert). Guitare aiguë, basse martiale, rythmique à angle droit, arpèges dissonants… le groupe utilise toutes les armes connues pour arriver à livrer son message. Et il le fait excellemment bien, avec, pour ne rien gâcher, une énergie punk qui leur va à ravir. De ce côté là justement, l’un des atouts du groupe reste bien le chant de Dylan. Une sorte d’agression haut perchée, qui me rappelle vaguement John Lydon période PIL ou un Jello Biaffra assagi. Un chant qui opère donc dans le tendu, et se marie parfaitement avec cette guitare métallique, millimétrée et vicieuse comme il se doit (Duane Denison, ou même Condense, doivent avoir leur rôle là-dedans). Bref, du bon, sec comme un coup de tric, mais pas dénué d’humour. Et si je préfère les titres les plus directs aux essais plus funky (même si j’adore la touche post-punk de certains titres), l’ensemble tient toujours la barre, sans aucune sortie de route. Attention tout de même à tous ces bons points qui peuvent avoir, en contre-partie, tendance à se retourner contre eux à la longue. Et ouais, ne le cachons pas, tous ces aiguës, cette agressivité cadenassée, et ces sonorités distordues peuvent avoir tendance à fatiguer sur la longueur d’un album. C’est le revers de la médaille, mais il n’est pas bien méchant.
Ceux-là viennent surtout de nous faire un sacré coup de salaud. Sortir un si bon disque à titre posthume en sachant que vous ne pourrez plus les voir en live une fois l’album écouté ! Dur !
* OK, ça fait quelque temps déjà (désolé pour le retard).
** Vynile rouge et pochette signée Lionel Fahy (feu-Portobello Bones)
(LP – fuzz wire)