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SHUB fuck my luck

ALBUM. Jouissif ! Ce nouvel album des nîmois parisiens l’est, sans aucun doute. D’entrée, avec cette pochette phosphorescente (dessin de Singeon), ça commence bien… Et on en attendait pas moins. Leur précédent album était déjà l’un des coups de cœur de 2008, et celui-ci est bien parti pour être celui de 2010. Ou de 2011, car le vinyle prévu le 23 décembre ne sortira que le 15 janvier, suite à un problème de pressage (ce qui a donné le 23 décembre une release party sans disque) ! Fallait pas appeler son album Fuck My Luck ! Mais cette reconnaissance ne sera pas volée, car Shub maîtrise à la perfection son western électrique. Mélange idéal de déhanchements rock et de dérives noisy. Sur ce Fuck my Luck, le trio réunit à nouveau tout son savoir faire, même s’il revient à une énergie parfois plus introspective. La voix nasillarde de Raph, qui n’apparaît qu’à partir du deuxième titre, continue d’apporter cette touche particulière aux compos du groupe. Touche que, personnellement, j’adore. Il nous balance des histoires tour à tour drôles ou sérieuses, tournées vers la scène DIY (« Success », ou l’excellent « Snob song » qui devrait parler a pas mal d’entre nous) ou inspirées par d’autres références (Winshluss ou K Vonnegut). Sa guitare aiguë et pleine de reverb nous livre régulièrement ces mélodies de western noise typiques. La batterie de Ben, sans temps mort, apporte une dynamique communicative, tandis que la basse de Did, aux mélodies imparables, est définitivement plus efficace qu’une guitare rythmique. Et pour ne rien gâcher, le son (Fred Mateuh à La Boîte à Meuh) est excellent. Du coup, Shub a beau livrer un album plus mid-tempo que son précédent, il réussit encore le parfait tour de magie d’une musique aussi positive que déviante, à mi-chemin entre accessibilité dansante et détours noise. Cet album marque aussi le retour d’influences comme Sonic Youth dans leur musique (sur le début de « Slaughterhouse five » par exemple) et cela leur va à ravir. Vous croiserez aussi deux interludes blues sur ce disque (l’un pour le paradis, l’autre pour l’enfer). Une sorte de tradition chez les groupes noise et post-hardcore (de Helmet à Kepone en passant par les frenchies de Café Flesh). On se retrouve au final avec un pur condensé de bonne humeur contagieuse (et pourtant totalement habitée). Et on y croise à nouveau tous les géants de la musique indépendante, de Sonic Youth à The Fall, ou de Man or Astroman? à Shellac. Le résultat étant cependant certifié 100% authentique, qualité du Gard oblige.
Autre spécificité shubienne, le groupe a encore mis les logos de la bonne vingtaine de souscripteurs ayant permis la réalisation de ce disque. Merci à eux.

(Album LP – a tant rêver du roi / rejuvenation / assos’y’song / karaoke666 / etc.)

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