ALBUM. On savait les nimois talentueux grâce à leur premier album, « If you can’t read Shub, bad luck, you’re colorblind », qui nous avait déjà scotché à l’époque. L’ensemble était un peu bancal, confus peut-être, mais sortait déjà joyeusement du lot. Mais cette époque vient de disparaître à jamais dans les caves poussiéreuses des collectionneurs tant ce nouvel album le surpasse aisément. Co-produit par une pelleté hallucinante de labels (14, ça en devient presque risible), « the snake, the goose & the ladder » nous dévoile un Shub de très haut niveau ! Déjà l’objet : joli vinyle à la pochette sérigraphiée (rose ou jaune/orange selon les goûts), et CD offert… Respect. Ensuite, la musique. Et là, les gars ont mis le paquet avec une application que nous ne leur connaissions pas. On retrouve tout ce que nous aimions chez eux, de cette guitare qui vous triture les tympans en rebondissant, à ces rythmes endiablés, ce chant légèrement saturé et ces paroles souvent absurdes. Mais tout ici a pris de l’ampleur, et de l’assise. Fini l’acné juvénile, les sudistes ont pris de l’assurance… Les ambiances sont particulièrement fortes avec ces incursions presque surf, j’adore. Le groupe lâche aussi des coups de latte noise quand il le faut, mais ça joue plus souvent avec un esprit sautillant qui mélange sonorité dissonante et mélodies enjouées… Il y a dans ce disque la fougue des grands cowboys texans (scratch acid, butthole surfers), le bruit des rues urbaines de Chicago (shellac, chinese stars, jesus lizard), les manifestations scandées d’Amsterdam (the ex) et même quelques humeurs australiennes par moments (birthday party, nick cave)… Un putain de tour du monde en somme. Excellent !
(goback / rejuvenation / karaoke 666 / etc.)