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STNNNG smoke of my will

Avec “Dignified Sissy” (2005) et surtout “Fake Fake” (2006), STNNNG s’était imposé comme l’un des groupes les plus intéressants en matière de noise rock actuel. Un groupe formé après les années 2000 rivalisait enfin avec la puissance et l’inventivité des groupes qui avaient porté ce style à son top dans les années 90. STNNNG devenait alors l’un des trésors les mieux gardés des spécialistes. Car il faut l’avouer, malgré un talent qui n’est plus à démontrer, le groupe de Minneapolis (terres sacrées du label AmRep, faut-il le rappeler), n’a pas encore connu le succès qui lui revient de droit.

Espérons que cela arrivera avec ce troisième album, qui, dès les premiers titres, s’avère à la hauteur de nos espérances, pourtant démesurément hautes. “Smoke of my Will” relève encore le défi d’une noise aussi foudroyante que classieuse. Quel plaisir d’assister à ce combat de guitares plus perverses les unes que les autres. Quel plaisir de retrouver cette énergie définitivement punk, ce chant agressif et tellement charismatique, cette hargne contagieuse.
Comme sur ces précédents disques, le gang de Minneapolis, mélange avec une maîtrise rare, chansons mid-tempo, plus posées, et titres tout en tension exacerbée (majoritaires). Quelque soit le choix, c’est une totale réussite. Car le groupe sait aussi bien pondre des chansons à l’apparente simplicité, solides et enracinées, qu’il sait sortir des chemins balisés. Ou mieux, il sait sortir des chemins balisés en restant solide et puissant, chose plutôt rare ces derniers temps. Les guitares, atout indéniable de ce groupe (avec le chant), jouent aussi facilement la dissonance tordue, que le riff implacable. On retrouve dans cet album les déviances flippantes de maîtres comme Oxbow ou US Mapples, aussi bien que l’énergie et la violence que pouvaient générés autrefois les Stooges. STNNNG a compris que sa musique devait rester une menace.
Pourtant, avec ‘Two Sick Friends’, le troisième morceau du disque, le groupe montre aussi une facilité merveilleuse à composer des titres plus introspectifs, jouant sur une ambiance de très grande qualité. Avec ce quelque chose qui me fait dire que les guitares ne sont pas insensibles aux combos psyché des sixties. Nouveau point positif. Il confirme avec le dernier titre, “Tremblin Blues”, et son quelque chose de très Polvo. Dans sa version moins agressive, STNNNG continue d’être au top. Et on se retrouve tout aussi séduit par cette nouvelle facette.
Au final, que cela soit pour vous retourner, les deux doigts coincés dans la prise électrique, ou vous séduire, STNNNG gagne à tous les coups. Aucun faux pas. Avec ce troisième album, le groupe, qui semble malheureusement ne toujours pas bénéficier d’une distribution en France, confirme tous les espoirs que nous mettions en lui. Définitivement l’un des meilleurs de sa catégorie. Excellent.

(album – modern radio)

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