BD. M. Manderley débarque à l’improviste de New-York pour remettre de l’ordre dans la vie de ses enfants. Outré que Scottie ait quitté les Beaux-Arts pour rejoindre Roqueplan à la campagne et s’y adonner à la peinture de plein air et que Swan se soit déguisée en garçon pour pouvoir suivre les cours avec son frère, il a décidé qu’ils rentreraient tous deux aux Etats-Unis. Scottie retournera à l’école militaire. Quant à Swan, il lui trouvera un mari. Il leur annonce tout cela alors que Cabanel, leur maître aux Beaux-Arts, doit annoncer la liste des 3 élèves retenus pour bénéficier de ses conseils en vue de se présenter au prix de Rome. Swan devait en faire partie…
Raynaud qui initie Sisley ou Pissarro au « plein air » ; De Gas qui s’entraîne en copiant les primitifs italiens au Louvre ; Renoir qui entre en première année des Beaux-Arts ; Manet qui travaille à son « choquant » Déjeuner sur l’herbe : ce tome 3 de Swan continue de nous plonger dans l’aventure de l’impressionnisme en nous faisant partager les désirs et les ambitions de jeunesse de ces peintres devenus légendaires par la suite. Leurs combats aussi. Pour faire bouger les lignes. Qu’elles soient artistiques (pour être reconnu et vivre de son art il fallait être exposé au Salon et pour cela respecter l’académisme en vigueur à l’époque…), sociales (la peinture, la « vraie », était l’affaire des hommes, Swan l’apprend à ses dépens…) ou sexuelles (l’homosexualité était, bien sûr, encore très mal acceptée…). Un dernier tome qui voit aussi Scottie et Swan (deux personnages inventés qui se mêlent aux autres) faire des choix forts pour pouvoir être enfin eux-mêmes.
Une très belle série, passionnante et engagée, menée de main de maitre par Néjib et son trait épuré, très vivant, rehaussé d’aplats de couleurs.
(Trilogie, 200 pages pour ce tome 3 – Gallimard)