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SWANS The Beggar

ALBUM. Pochette cartonnée, sobre mais classe, avec vernis sélectif (pour mettre en exergue le cœur) qui s’ouvre sur les 2 CDs : l’esthétique du groupe n’a pas changé, pourtant Swans a bel et bien fait sa mue. Et voici sa nouvelle incarnation. Car après un cycle d’un peu moins de 10 ans, 5 albums enregistrés et des tournées pour les défendre, Michael Gira a ressenti le besoin d’injecter du sang frais à son projet. Le voilà donc qui repart au charbon entouré d’une nouvelle équipe : les vieilles connaissances Puléo et Pravdica (qui ont, du coup, laissé Human Impact de côté), à la batterie et à la basse et Kristof Hahn aux guitares (acoustique, électrique, lap steel), déjà présents aux côtés de Gira depuis 2010, Larry Mullins, qui avait déjà joué sur Leaving Meaning, à la batterie, au piano et aux claviers mais aussi une petite nouvelle, avec qui Gira avait joué dans Angels Of Light, un side project folk : Dana Schechter, à la basse ou à la guitare lap steel. Pour un nouvel album monstre, comme Gira a l’habitude d’en proposer depuis quelque temps : 2 CDs pour plus de 2 heures de musique. Qui propose encore ce genre d’albums à part Gira et ses Swans ? Un The Beggar qui alterne morceaux fleuves (The Beggar Lover, qui incorpore des parties de It’s Real It’s Coming, morceau présent sur leur précédent album, dépasse les 40 minutes !) et titres plus concis et directs (l’excellent Paradise Is Mine, le premier single, avec son riff de basse menaçant et les jolis arpèges de guitare qui dialoguent). Avec, malgré tout, une constante : ce folk-noise psyché répétitif, hypnotique et souvent habité aux accents post-rock. Et bien sûr ce côté shamanique que sa musique peut parfois prendre, le chant de Gira pouvant s’apparenter à des incantations. Alors rien de nouveau au pays de Swans ? On n’a pas dit ça…Car The Beggar, malgré les difficultés qui ont jalonné sa création (le Covid, bien entendu, mais aussi d’autres galères…), semble surprenamment apaisé. Sur une majorité de morceaux en tout cas. Et même presque lumineux par moments. Comme si, alors que l’un des thèmes centraux de The Beggar est la fragilité de la vie (d’où ces organes représentés sur les différentes pages de la pochette…) et la mort, Gira avait accepté sa condition de mortel…Egoïstement, on préfère Gira quand il est plus torturé, comme sur le morceau qui donne son titre à l’album, avec sa basse qui installe très vite une tension, une menace, qui persisteront jusqu’au bout, mais on ne peut nier que cela apporte clairement davantage de nuances à The Beggar. L’aventure Swans continue de plus belle!

(Young God records)

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