Mickael Gira a toujours fonctionné par cycles et The Glowing Man semble justement signifier la fin de celui-ci, son leader et quasi-gourou ayant en effet annoncé des changements dans le line up pour les prochains enregistrements. En tout cas, ce nouvel album est du coup clairement dans la continuité de son (excellent) prédécesseur To Be Kind. Non seulement parce que c’est une nouvelle fois un double album fleuve enregistré par le même John Congleton mais aussi parce l’on y retrouve cette même folk-noise orchestrale qui réunit Godspeed You ! Black Emperor et Ulan Bator au sein d’un même morceau. Le groupe y déroule en effet de nouveau de longues pièces musicales divisées en plusieurs mouvements (3 des 8 morceaux durent plus de 20 minutes), répétitives et hypnotiques, lentes montées en tension qui culminent souvent en climax bruitiste. Le chant presque shamanique de Gira (il donne parfois l’impression de psalmodier des incantations) finissant de donner à l’ensemble des allures de transe mystique électrique. Toujours aussi ambitieux et exigeant, The Glowing Man demande clairement un investissement total de son auditoire ! Si l’on a un petit faible pour le deuxième disque qui contient le plat de résistance de ce nouvel album, j’ai nommé, justement, The Glowing Man (qui est le Bring The Sun/Toussaint L’Ouverture de ce nouvel opus) et ses presque 30 minutes ou le très beau When Will I Return ?, plus calme et sensible, avec la femme de Gira qui vient y poser un chant triste à souhait, The Glowing Man, intense, finalement assez varié (People Like Us tire par exemple vers une folk mélancolique à la Matt Elliott) et effrayant, est vraiment à appréhender dans son ensemble. Un ton en dessous de To Be Kind, il garde néanmoins une force d’évocation et une tension incroyables.
(Double album – Mute)