BD. Ça y est, le moment est venu : celui de clore la saga Ter/Terre, commencée sur le Jupiter avant de poursuivre sur Terre, où les passagers du navire spatial font leur retour sur la planète d’origine de leurs ancêtres. Et une surprise nous attend au début de La fin des temps : c’est un Pip vieillissant qui prend le relais (on apprendra pour quelle raison plus tard…) de Mandor à la narration. Et il raconte les retrouvailles, inattendues, entre Mandor et son ancienne amoureuse, Yss, qu’il croyait morte et qui est désormais mariée à Jean d’Orgueil, le grand maître de l’ordre de la Courbe à qui elle a donné plusieurs enfants. Il explique aussi comment Mandor a réussi à s’enfuir du Jupiter grâce à Gaby, un « ange », comme les appellent les Intégraux, un de ces privilégiés qui vivent dans une cité au beau milieu des nuages, en apesanteur. Et comment une paix durable a pu être instaurée entre Intégraux de l’ordre de la Courbe et passagers du Jupiter juste avant que les premiers ne s’attaquent aux seconds pour exterminer ces « mécréants ».
Un dernier tome toujours aussi surprenant et rythmé qui a décidé de jouer la carte de la poésie pour expliquer les phénomènes étranges (notamment ces perturbations de l’espace-temps) qui ont lieu sur Terre. Les cartésiens y trouveront probablement à redire tandis que d’autres penseront que la conclusion de Rodolphe est un peu « facile ». Peut-être mais si l’on prend ce second cycle, et même la saga, dans leur ensemble, on ne peut qu’avouer avoir pris beaucoup de plaisir à les lire, sous le charme du savoir-faire de Rodolphe (même si son scénario a un air de déjà lu…) et du magnifique travail graphique de Dubois et son dessin ciselé (il est influencé par la gravure) à la façon d’un Schuiten, rehaussé de superbes couleurs appliquées à la peinture. De la belle ouvrage qui s’en prend au fondamentalisme religieux !
(Récit en 2 cycles de 3 tomes – Daniel Maghen)
