ALBUM. Pourquoi on ne nous a rien dit ? Personne n’aurait pu nous prévenir qu’à Atlanta The Coathangers cisèle un garage punk marquant qui a, qui plus est, de la personnalité ? Que ce trio guitare/basse/batterie post riot grrrls a fait évoluer, depuis 6 albums, ses influences punk bruitistes de départ pour y ajouter des éléments pop, indie-rock ou post-punk pour créer des morceaux dont se dégage une facilité déconcertante toujours inspirés? Que leur musique peut faire penser, suivant les morceaux, à du Sleater Kinney avec une seule guitare, à la rage de Bikini Kill (qui vient de se reformer, soit dit en passant…), à Hüsker Due, The Julie Ruin voire Hot Snakes. Que leur chant (tout le monde prend le micro chez Coathangers!) affiche une belle complémentarité (quand il s’agit de montrer les crocs, c’est Stephanie Luke qui s’y colle tandis que Julia Kugel se charge des lignes plus mélodiques, comme sur les couplets de Bimbo, et des chœurs) et une vraie complicité quand il s’agit de régler leurs comptes aux réacs de tous poils (les 3 sont des défenseures acharnées du droit à l’avortement et le nom du groupe, en français « les cintres », fait d’ailleurs référence à une méthode d’auto-avortement…) : homophobes (Hey Buddy), fanatiques des armes à feu (F the NRA, morceau le plus énervé et l’un des tubes de l’album) ou capitalistes (5 Farms). Et tout ça depuis 12 ans par dessus le marché. C’est un monde, ça !
(Suicide Squeeze Records)