La tournée américaine de The Ex s’achève ce soir a Austin, dans le pays des cow-boys. En un peu plus de quinze jours, le quintet hollandais aura eu le temps d’enregistrer quatorze nouvelles chansons a Chicago chez Monsieur Albini Steve pour enchaîner sur une série de treize dates consécutives avec en autres Erase Errata. Aucune trace de lassitude ni même de fatigue ne se lit sur leurs visages. Les sourires de Terrie et sa bande sont spontanés et toujours aussi naturels. Seuls les doigts lacérés et recouverts de colle de Rozemarie, la contrebassiste, suffisent à décrire l’ardeur et l’intensité avec lesquelles ils ont couvert cette tournée. Invités spéciaux de la huitième édition du festival de Courts Métrages, CinemaTexas, The Ex étaient tres attendus. D’autant que, déjà sollicités il y a deux ans, ils avaient du rebrousser chemin en plein vol, conséquence directe des attentats du 11 septembre.
©Kristof Flers
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« Nous devions revenir pour répondre a cette invitation. » lâche Terrie, avec son sourire de gamin qui n’en rate pas une. Rozemarie, pas plus impressionnée que ca, me confie que l’enregistrement avec Albini s’est très bien passé. « Il travaille vite. Il sait ce qu’il veut et il a une très bonne oreille. » Elle ajoute que le public américain a été génial. « Les gens ici ont très bien réagi à notre musique, c’est ce qui t’aide à trouver l’énergie pour jouer a fond chaque soir. »Ce sont deux groupes du label Die Die Diemond (www.diediediemond.com) qui ouvrent ce soir. Avec tout d’abord Attack Formation et leur rock intense très influencé par Le Tigre et Les Savy Fav. Cette bande de multi-instrumentistes mettront du rythme version disco pendant tout leur set. Moins fun, America is Waiting livre un emo noise survolté plus impressionnant dans leur gestuel qu’au niveau musical. Sous les applaudissements d’une audience conséquente et très bigarrée. The Ex, Katherina en tête, entame le set par une chanson traditionnelle éritréenne. « La-bas, dans ce village, les musulmans et les chrétiens vivent ensemble, en paix. » Le ton est donné et la suite est tout aussi intéressante. Tous les nouveaux morceaux sont parfaitement bien rodés et taillés pour la scène. Riffs écorchés, déluges noise, contrebasse inventive, rythmes tribaux entêtants et, au milieu de tous ces grincements et triturations, le pauvre Sok qui se bat, poings fermes et mâchoires crispées, pour se faire entendre. The Ex est égal a lui-même. Dans la passion, dans leur discours et dans leur générosité, les hollandais sont capables d’électriser n’importe quel public. L’arrivée de Rozemarie en remplacement de Luc semble avoir apporte quelque chose de frais et de plus riche dans leur son. Leur plaisir est communicatif et l’intensité ne faiblit pas. Deux rappels plus tard, le groupe nous confirme, comme lors de leur dernière tournée en France, que le prochain album (prévu sans doute pour l’été prochain) sera encore un bon cru. 2004 marquera le 25ème anniversaire de la formation et il prouvera une nouvelle fois que le groupe n’a pas pris une ride. (chRisA)