Autant le dire tout de suite, en cette période de revival post-punk, The KVB et Of Desire ne vont pas forcément briller par leur originalité. Exprimer ses angoisses, ses peurs, sa mélancolie (pour mieux les exorciser ?) à travers boîtes à rythmes primaires et répétitives, synthés minimalistes, guitares pleines de reverb et chant froid et sombre n’est en effet pas vraiment nouveau. Et pourtant le troisième album de ce duo anglais a de grandes chances de vous accrocher avant de vous rendre vraiment dépendants. Car ce mélange de post-punk, d’électro sombre, de new wave et d’une pointe de gothique (suivant le dosage, les morceaux tirent davantage vers l’un ou l’autre, rappelant Joy Division, The Cure première période, New Order ou Suicide) nous parle vraiment. Hypnotise même.
Construit autour de quelques morceaux imparables : Night Games et son chant très Joy Division, Lower Depths hanté régulièrement par un riff de guitare glaçant du plus bel effet, le tube mélancolique Never Enough qui aurait presque pu figurer sur le dernier Mogwaï ou le très beau Second Encounter avec ses arpèges de guitare tristes à pleurer et sa voix désenchantée, Of Desire est vraiment un très bon album, finalement assez varié (on pourrait aussi citer par exemple le dark electro dansant V11 393), vers lequel on revient régulièrement, comme mystérieusement attirés, qui voit le duo Nicholas Wood/Kat Day clairement franchir un palier. Chaudement, euh pardon, froidement recommandé.
(Album – Invada Records)