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THE PLOT HOLES (Murphy)

COMICS. Avec The Plot Holes, Sean Murphy, l’auteur, entre autres, de Punk-rock Jesus, a réalisé un fantasme d’auteur ! Il a en effet imaginé un scénario qui lui permette de mêler les genres (manga, comics, science-fiction, aventure, super-héros…) tout en voyageant dans des époques très variées (la révolution américaine, la Prohibition, la Louisiane de l’esclavagisme, l’Angleterre de Robin des bois, l’Egypte ancienne…). Comment ? En créant l‘équipe des Inco-Errants, des personnages de fiction qu’Ed, alias Autumn Meadows, a réuni autour d’elle, à l’intérieur d’un programme informatique, pour aller faire des corrections (erreur de dates, personnages trop clichés, scénario invraisemblable…) dans des livres numériques afin qu’ils puissent être sauvés et publiés. Il y a Kevin qu’Ed est allé chercher dans un vieux comic strip (il est d’ailleurs toujours dessiné à l’ancienne avec une mise en couleur terne avec trame) ; Johnny Manga tout droit sorti, comme son nom et ses grands yeux l’indiquent, d’un manga genre Gundam ; Roär, un tigre métamorphe issu d’un roman de fantasy et Rasoir et Surge, deux « méchants » qu’Ed a choisis pour faire les basses besognes. Car parfois leurs missions impliquent de tuer certains personnages récalcitrants…Et il y a Cliff, le petit nouveau, un auteur médiocre qui a du mal à percer mais qu’Ed voit bien lui succéder à la tête des Inco-Errants. Une équipe qui se voit bientôt obligée de faire face à sa mission la plus complexe et dangereuse car lors d’une précédente intervention dans un livre de SF, Surge a été infecté par un ver alien et s’est retourné contre les Inco-Errants, lassé de n’être que le « méchant » de service…

Un scénario étonnant et très original, pas toujours facile à suivre puisqu’ il mêle constamment réel et fiction qui permet en tout cas à Murphy de rendre hommage à la puissance de la création littéraire (en démontrant, notamment, que bien que fictifs les personnages finissent par vraiment exister…) tout en faisant une sorte de mea culpa (Ed, même si elle est éditrice, est ici son alter-ego fictionnel) adressé à ses proches : à force d’être plongés dans le monde de la fiction, les auteurs en oublient parfois le monde réel…Un récit habile, à la fois singulier et très personnel, qui n’aura pas besoin de l’intervention des Inco-Errants…

(Récit complet, 152 pages – Urban Comics)

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