ALBUM. Après un premier album plus que correct mais passé assez inaperçu dans nos contrées, voici donc le second disque du trio de Chicago. Et même si cela n’a pas aidé à les faire connaître la première fois, le groupe (ou le label) continue de mettre un autocollant promo sur la pochette ; et ce coup-ci, en plus de spécifier de quels groupes ils viennent (c’est rude d’en être encore là au deuxième album), ils ont dû écrire tout petit pour noter tous les invités qui sont venus prêter main forte au trio sur ce disque. Si j’ai bien compté, il y a donc sept noms de groupes sur la pochette en plus du principal intéressé (The Poison Arrows pour ceux qui ne suivent pas). Si avec ça t’a pas envie d’acheter !
Bref, le moins célèbre des Don Caballero (le bassiste Patrick Morris) et le plus célèbre des peu connus Atombombpocketknife (le guitariste chanteur Justin Sinkovich) reviennent donc avec ce Newfound Resolution. Merde j’oubliais le batteur Adam Reach mais ce n’est pas un ex-quelquechose donc je suppose qu’on s’en fout, non ?
Comme pour le premier album, c’est bien une autre célébrité, dont le nom n’est pourtant pas sur la pochette, qu’on jurerait entendre dès le premier morceau : je veux parler du ténébreux Scott McLoud de Girls Against Boys. Justin chante un peu comme lui, avec cette façon de susurrer bien particulière. Et je dois dire que son chant se marie plutôt bien avec la musique sombre des américains. Car le trio est plutôt du genre à jouer une noise sombre, avec un quelque chose de très 80’s. Je ne cause pas de Depeche Mode, mais de ce feeling un peu sombre, pesant, basse en avant, nappes de clavier en fond. Cette vague impression de voir traîner un disque des Sisters of Mercy dans un coin du studio… Pour le reste, le groupe travaille un groove froid, plutôt bien ficelé, alternant réminiscence math-rock ici (merde y a quand même marqué ex-Don Caballero sur l’autocollant) et déprime noise attachante là. Le résultat est définitivement très proche des travaux de Girls Against Boys (surtout quand ils s’essayaient aux claviers).
Du côté des invités, si je ne suis pas convaincu par toutes les prestations, celle de Pall Jenkins (Black Heart Procession, Three Mile Pilot) sur « Unveiled in Sequence » retient toute l’attention. Du coup, ce deuxième morceau, sorte de croisement improbable entre Black Heart Procession et Battles, devient rapidement mon favori. Très bon. Grosse déception par contre du côté de Mia Clarke (Electrelane, Follows) dont on a beaucoup de mal à deviner la présence sur « Popular Look ».
Au final, le groupe navigue toujours entre le meilleur et le convenable, avec des lignes de basse qui mènent souvent la danse, deux ou trois morceaux vraiment remarquables, et quelques moments moins marquants, jamais vraiment mauvais mais plus dispensables. Malheureusement, je ne suis pas sûr que cela suffisse à se passer de l’autocollant racoleur pour le prochain album !
(Album – file 13)