ALBUM. Le quatrième album de The Poison Arrows devait sortir au printemps 2020 mais, dans l’incapacité de tourner (on ne va pas encore rappeler pourquoi, restons positifs…), le trio a décidé, comme beaucoup de groupes, d’attendre des jours (un peu) meilleurs pour le sortir et pouvoir le défendre sur scène (ce qui est désormais le cas puisque le groupe a assuré quelques concerts fin 2021 et va ouvrir sur 2 dates pour Girls Against Boys en février). Ceci étant dit, War Regards reprend à peu de choses près où No Known Note s’était arrêté. Goût pour les rythmiques syncopées (le bassiste, Patrick Morris, a officié chez Don Caballero), basse imposante et technique (elle se permet parfois des envolées sympas) qui emmène souvent les morceaux, guitares noisy : The Poison Arrows continue en effet de creuser son sillon noise-rock/math-rock personnel, les gars ne venant pas de Chicago pour rien. Avec ce chant écorché qui rappelle forcément le sieur Scott McCloud de Girls Againt Boys.
Après une première partie d’album particulièrement convaincante, avec quatre “classiques” Poison Arrows (Mentionnons War Regards, et son rythme syncopé, excellent, parfaite entrée en matière ou Night Coffee et son petit côté Unwound), on sent que le groupe a cependant eu ensuite envie d’expérimenter, d’essayer de nouvelles choses. Sur We Are Collateral, c‘est par exemple le rappeur Sterling Hayes qui vient poser sa voix. Sur Laterally Speaking, le groupe ralentit le tempo, l’instrumentation est plus dépouillée, laissant davantage de place à la guitare et la voix de Sinkovich (qui a officié dans les très bons Thumbnail) y est moins forcée, plus naturelle. Et le groupe finit sur un morceau plus long (près de 7 minutes), ambient et répétitif. Intéressant même si on leur préfèrera, dans cette seconde moitié d’album, Seek Harbor, du Poison Arrows “pur jus”, le meilleur morceau de War Regards avec son très bon riff de batterie et sa guitare inspirée de bout en bout. Au final, de nouveau un très bon album pour le trio américain.
(File 13 records)