COMICS. Si vous avez aimé le dernier The Batman réalisé par Matt Reeves et qui est sorti sur les écrans en 2022, ce nouveau comics est pour vous ! Primo parce que c’est un préquel du film. Et secundo; et c’est là que cela devient intéressant, parce que The Riddler (son nom en VO, qu’Urban Comics aurait peut-être dû traduire dans notre langue en reprenant son nom dans la version française : le Sphinx ou L’Homme mystère, pour plus de clarté) a été écrit par Paul Dano, l’excellent acteur (sa prestation dans le rôle d’un contremaître absolument détestable dans 12 Years A Slave est remarquable) qui joue justement le rôle de ce personnage dans le film. En bon fan de Batman, il a voulu prolonger le plaisir pris lors du tournage et a voulu imaginer comment Edward Nashton est devenu, de fil en aiguille, L’Homme-mystère, ce serial killer qui joue avec Batman en laissant, après son passage, des énigmes permettant au super-héros de remonter jusqu’à lui. Et pour un premier essai, The Riddler est une réussite. Une plongée sombre dans la psyché fragile et torturée d’un orphelin qui a toujours été l’objet de moqueries et de violences de la part des autres à cause de sa différence (il a toujours eu du mal à communiquer et préférait les chiffres et les énigmes mathématiques aux jeux habituels des autres garçons). Un homme totalement renfermé et dépressif qui ne voit les autres que comme des ennemis et qui ne s’accroche à la vie que grâce à son métier de comptable. Et ce n’est pas la ville dans laquelle il vit, Gotham, où la violence et la corruption règnent, qui va l’aider à se sentir mieux. Quand cet étrange justicier masqué, Batman, commence à s’occuper des gangs et autres malfrats, Edward y voit un espoir et décide d’enquêter discrètement sur ce qu’il pense être un détournement d’argent dans sa propre boîte.
Un préquel au film particulièrement sombre, mis en images avec beaucoup d’inventivité et d’originalité par Stevan Subic qui mêle techniques et outils (numériques et traditionnels) pour montrer que l’âme du « Riddler » n’est en fait que le miroir de Gotham : c’est en effet la noirceur de la ville, sa brutalité, sa corruption, son manque de justice qui l’ont progressivement contaminé…Un prolongement (en fait, idéalement, il faudrait commencer par le livre…) très recommandé du film !
(Récit complet, 240 pages – Urban Comics)