COMICS. Un dragon de Komodo et son fils sont sur le toit de leur maison à l’affût de quelque chose à manger car l’heure du repas approche. Mais cette odeur, elle ne trompe pas, mais oui c’est bien le vagabond du désert qui passe en dessous d’eux, dans la rue. Le papa doit absolument présenter le Shaolin cowboy, celui qui le sauva d’une mort certaine (son propre père s’apprêtait à le manger..) dès sa sortie de l’œuf, à son fils ! Il lui a déjà raconté, à de nombreuses reprises, comment l’adepte de Bouddha l’a pris sous son aile en plein désert et l’a protégé quand ils furent attaqués par M. Bébé juché sur sa méduse géante, puis par un robot performeur, puis par celui qui se faisait appeler le juge Bouddha, puis par Lord Barrington Largebouche le troisième, un poisson géant…
On croyait que Geof Darrow avait refermé le chapitre The Shaolin Cowboy. Eh bien on se trompait car il est bel et bien de retour. Toujours aussi vif et précis. Et toujours aussi occupé à combattre ses innombrables ennemis, lui qui ne veut pourtant qu’une chose : poursuivre son chemin vers la lumière de Bouddha. Mais sur ce chemin se dressent d’innombrables obstacles : des hurluberlus plus étranges les uns que les autres (on n’a pas encore cité des morts revenus à la vie, des oiseaux hystériques, Hog Kong le cochon, qui refait une apparition à la fin ou encore Bid Daddy Snell qui entre en scène pour un combat final aussi grandiose et spectaculaire que barré. Car bien sûr tout ceci est surtout prétexte à mettre en scène de la baston, magistralement chorégraphiée, comme d’habitude, et à faire mordre la poussière à tout ce que l’Amérique compte de racistes, homophobes, suprématistes, extrémistes religieux, trumpistes, membres de la NRA (le puissant lobby des armes américain)…Le tout avec un humour délirant (certaines scènes, notamment quand le cowboy fait du ski nautique dans le désert tracté par un ptérodactyle, sont juste incroyables !) et des jeux de mots pourris en veux-tu en voilà (“Fou Manchu”, “Kung Fou”, “Ho Chi Minus”, “Amérigun”…). Un jeu de massacre assez jouissif mis en scène de façon phénoménale par Darrow : une précision technique impressionnante et un sens du détail rarement vu, que ce soit pour dessiner les décors (du désert du Texxis d’abord puis de la ville de Palinsbush, ensuite) ou la foule de passants continuant à faire leur vie (cela consiste la plupart du temps à être pendu à leur téléphone, à fumer, à picoler ou à être allongé dans un état comateux au sol…Une vision de l’Amérique assez cauchemardesque…) quasiment comme si de rien n’était alors que les combats font rage. Une série unique en son genre !
(Récit complet, 226 pages – Futuropolis)