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THE SMILE A Light for Attracting Attention

ALBUM. Ca avait été la bonne surprise du Vyv festival : les premiers pas sur scène de The Smile, dans lequel on retrouve les deux têtes pensantes de Radiohead, Thom Yorke et Jonny Greenwood ainsi que Tom Skinner, venu du jazz, à la batterie. Car si l’on connaît l’incroyable potentiel créatif de Yorke et Greenwood (Kid A, Amnesiac ou Hail to the Thief, pour nous les meilleurs albums de Radiohead, en regorgent…), le groupe d’Oxford avait un peu eu tendance à se perdre dans les expérimentations ces derniers temps, notamment sur The King of Limbs. Alors voir le trio prendre autant de plaisir à tout simplement jouer ces nouveaux morceaux, inspirés, sur la scène du parc de la Combe à la serpent de Dijon était communicatif.

On retrouve cette complicité sur A Light for Attracting Attention. Un premier album enthousiasmant, assez varié tout en étant homogène. Les tubes ? On ne peut pas dire qu’il y en ait à proprement parler car il n’y a pas de titres assez évidents ou directs (à part peut-être Free in the Knowledge) pour le devenir. Par contre, l’album est clairement construit autour de 3 ou 4 moments très forts : The Opposite avec sa guitare inventive qui a parfois un côté menaçant qui nous plait bien ; le répétitif Thin Thing avec sa guitare qui rappelle, sur la fin, le Blonde Redhead de In an Expression of the Inexpressible ; We Don’t Know What Tomorrow Brings, notre morceau préféré qui tire vers un post-punk sombre qui nous avait déjà fait forte impression lors du concert. Ou encore Skrting on the Surface et sa pop désenchantée touchante. Et autour aucun temps faible car sur chaque titre il y a toujours une bonne idée, un élément qui accroche et le rend convaincant : le chant pénétrant de Yorke sur The Same (que l’on aurait d’ailleurs pu trouver sur l’un de ses albums solos avec son côté électro envoûtant) ; le piano un peu flippant de Pana-Vision (que l’on croirait sorti de la B.O. que Yorke a composée pour le film Suspiria) ; la basse groovy de The Smoke ; les arpèges de guitare délicats et le saxo à la fin de Skrting on the Surface et j’en passe…

Folk, rock teinté de progressif, bidouillages électroniques, pop inventive : on sent que le trio a simplement laissé libre court à ses envies créatrices, sans arrières pensées et, surtout, sans trop se poser de questions (ce qui est peut-être devenu le cas avec Radiohead et les attentes qui entourent chacune de ses nouvelles sorties…). Cela aboutit à cet album envoutant, chargé en mélancolie et en désenchantement, des sentiments régulièrement mis en exergue par les cordes et les vents du London Contemporary Orchestra. Achetez si possible la version physique de l’album : l’artwork (signé Thom Yorke et Stanley Donwood) est chouette et le livret propose toutes les paroles et détaille qui joue quoi sur chaque morceau !

(XL Recordings)

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