ALBUM. Si The Soft Moon sort un nouvel album, c’est que Luis Vasquez, l’homme qui se cache derrière le projet, ne va pas mieux. Photo de son visage quand il était enfant en guise de pochette barrée d’un titre d’album (en français, parce que notre pays est l’un de ceux où The Soft Moon rencontre le plus de succès ?) en forme de cri existentialiste, morceaux qui s’intitulent Monster, Stupid Child, Sad Song ou encore Unforgiven : tout cela démontre que l’américain poursuit ici l’introspection débutée avec le premier album de The Soft Moon. Les paroles, abordant des thèmes comme la culpabilité, la souffrance ou le mensonge sont bien sûr sur la même ligne et soulignent le manque d’estime de soi et le mal-être, palpable, de Vasquez. Logique puisque notre homme a toujours considéré The Soft Moon comme partie intégrante de sa thérapie. Violente puisqu’il expose ses névroses et leurs origines (surtout liées à sa famille : il a été abandonné par son père tout gamin) dans chacun de ses albums. Une catharsis qui passe par une musique toujours aussi sombre, post-punk torturé qui mêle influences cold-wave (comme sur le très bon Nada), électro/techno (Answers), dark ambient (Sad Song) ou indus (The Pit) pour un résultat une nouvelle fois inspiré (si Criminal reste notre album préféré de Vasquez, Exister le talonne d’assez près…) comme le prouvent les excellents Become The Lies (sur lequel Vasquez utilise sa voix, pour la première fois, je pense, “normalement”, sans susurrer ou utiliser d’effets) ou Him (sur lequel les chants croisés de Vasquez et Fish Nark, invité pour l’occasion, prennent aux tripes), des classiques The Soft Moon. Alors, prêts pour un voyage dans la psyché torturée de Luis Vasquez ?
(Sacred Bones)