ALBUM. Départ de Mark Devine, membre fondateur du groupe, tournée en première partie de Cure, signature chez Rock Action, le label de Mogwaï : les dernières années ont été mouvementées pour The Twilight Sad mais ont eu, paradoxalement, un effet positif inattendu : resserrer les liens des membres restants (Docherty et Smith, auparavant cantonnés à un rôle de musiciens de tournée, intégrant officiellement le line up du groupe pour cet album). C’est en tout cas l’impression que l’on a à l’écoute de It Won’t be Like This All Time, leur excellent cinquième album. Si leur post-punk initial, teinté de cold wave, est devenu plus pop et new wave au fil du temps et si les synthés ont, du coup, pris le pas sur les guitares volontiers noisy ou shoegaze (ce qui les rapproche désormais davantage de New Order ou de groupes comme Motorama ou l’Editors des premiers albums), The Twilight Sad a conservé sa capacité à marquer les esprits. En témoignent le percutant Shooting Denis Hopper Shooting, I’m Not Here et son refrain imparable ou encore le très Cure Videograms. 3 « tubes » qui font mouche d’emblée mais sont particulièrement bien entourés (je ne vais pas citer davantage de titres car tous risquent d’y passer…), The Twilight Sad montrant ici une étonnante capacité à toucher, à l’instar du chant parfois androgyne de James Graham (et son accent écossais prononcé…) qui prend souvent aux tripes. Si l’on veut chipoter un peu on pourra blâmer certains synthés d’être peut-être un peu faciles/mainstream (comme sur Vtr) mais franchement c’est à peu près tout ce que l’on peut reprocher à cet album vraiment très solide.
(Rock Action)