Le voilà le fautif ! Celui qui a semé la zizanie ces dernières semaines parmi les albums à chroniquer et a fait souffler un véritable vent de panique autour de mon lecteur : Modern Dancing ! Le second LP des britanniques de Traams ne voulait tout bonnement plus quitter le tiroir de ma platine… J’entends encore le nouveau Protomartyr s’indigner et le Wand crier à l’injustice arguant qu’en plus il n’était même pas original… Ses concurrents sont même allés jusqu’à me faire passer une pétition qu’ils avaient tous signé ! Il fallait bien sûr faire quelque chose pour calmer ce début de rébellion tout en sachant que la marge de manœuvre était réduite. Je ne pouvais décemment pas avouer aux autres que Modern Dancing était tout simplement meilleur qu’eux sans engendrer de la jalousie (notamment chez le Protomartyr, loin de démériter). Ni leur expliquer que sans être révolutionnaire (l’album synthétise en quelque sorte ce qui est sorti de meilleur dans la musique rock indé de ces 2-3 dernières décennies), ces 11 titres sont excellents du début à la fin sans créer de rancœur. Et encore moins leur balancer à la figure que Traams, souvent emmené par une section rythmique aussi solide qu’inventive (la basse, très inspirée, sort régulièrement du rôle qui lui est normalement dévolu puisque la guitare, souvent discrète, lui laisse beaucoup d’espace pour s’exprimer) est aussi à l’aise quand il s’agit de faire dans le hargneux (le punk Gimme Gimme Gimme Gimme (Love), par exemple), le noise-rock (Succulent Thunder Anthem) ou même la pop (Sister). Alors pour calmer ces esprits passablement échauffés, j’ai dû prendre sur moi et j’ai retiré le Traams de ma platine pour l’éloigner des autres…avant de le mettre dans le lecteur de ma voiture. Mais vous savez quoi : maintenant ce sont les cds d’Henri Dès de ma fille qui tirent la tronche et crient au scandale…
(Album – Fat Cat)