Plus de 20 ans d’existence, des tournées en veux tu en voilà, 7 albums et quasiment autant d’EPs au compteur et pourtant on n’était encore jamais tombé sur Traindodge ! L’erreur est réparée grâce à ce Time Will Never Know Your Name. Erreur parce que la musique de ce groupe d’Oklahoma City mérite vraiment l’attention. Notamment parce qu’elle surprend. Si les bases du groupe sont clairement ancrées dans un noise-rock 90s digne d’un Shellac, d’un Don Caballero ou plus récemment d’un Bear Claw et dans le hardcore émotionnel de Dischord et Fugazi, Traindodge y ajoute des synthés que l’on croirait tout droit venus du rock progressif des années 70 (dont la pochette reprend l’esthétique d’ailleurs). Je sais, le mariage de tout cela est peut-être dur à visualiser mais en tout cas cela fonctionne. Et très bien même, comme sur l’excellent Stories Of The Alone qui ouvre l’album, les passages planants créés par les nappes de synthé (le plus flagrant, c’est sur Remember To Forget mais quasiment chaque morceau, à des degrés divers, « subit » cette influence) offrant des contrepoints plus calmes bienvenus entre 2 attaques noise-rock en règle, toutes guitares (souvent bien inspirées) dehors. Et si l’on ajoute que le chant est aussi à l’aise pour exprimer la sérénité que la rage on comprend pourquoi on passe un bon moment en compagnie de ces 12 morceaux qui renouvellent le style avec talent. Difficile de croire que cet album soit autoproduit…
(Album – Autoproduit)