Mages et autres sorciers peuvent trembler ! Le nouveau Traquemage est arrivé, en la personne de Pistolin le producteur de Pécadous. Mais si, vous savez, les fameux fromages de chèvre fabriqués à Troussec…Accompagné de sa fidèle Myrtille, sa dernière brebis, qui a été un peu transformée par le voyage (avec ses canines hyper développées, elle ressemble à un tigre à dents de sabre et n’a plus de laine sur la partie arrière du corps…) et les rencontres faites en chemin, il a bien l’intention de les tuer tous. Un à un. Car il y en a assez qu’ils s’en prennent comme ça, selon leur bon vouloir, aux faibles, les Kobéron roi du ciel, les Alcide putride nécromant ou Salsifis seigneur des sous-mondes démoniaques ! Et tant qu’il y est, il réglera aussi leur compte aux grossistes en produits crémiers qui se prennent des marges énormes sur ses fromages…
Lupano qui s’attaque à l’heroic fantasy, il y avait de fortes chances que cela dérape…Et d’ailleurs, soyons francs, on n’attendait justement que ça que cela dérape…Et l’auteur nous a visiblement entendus en proposant un scénario aux petits oignons, complètement délirant. Bien sûr, il y a des mages, des dragons ou des gobelins dans Traquemage mais le courageux chevalier censé se mettre en travers de leur chemin est ici un péquenot (il n’a aucun pouvoir particulier et ne sait même pas se battre…) totalement inconscient et naïf qui part en croisade contre les 5 mages qui dirigent son monde ! Son armée ? Une brebis aux dents façon tigre dents de sabre qui crache du feu. Ah il y a aussi la fée Pompette mais qui est totalement alcoolique et a, du coup, tendance à mélanger les incantations (les ajouts sur la brebis, c’est elle)…Bref, il y a ici tout ce qu’il faut pour faire de Traquemage une série réjouissante: imprévisible et loufoque comme on les aime. D’autant que Lupano se montre comme d’habitude très inspiré, faisant ici feu de tout bois (jeux de mots vaseux -oui, je sais, c’est de circonstance dans ce tome 2…- comme Merdin l’enchianteur ; humour noir avec les sirènes du cabaret La morue qui chante ; ou arme de destruction de mages, les gluons -des vers, en fait- complètement inattendu). Côté dessin, Relom se hisse au niveau de son compère en livrant un dessin parfait, que ce soit pour mettre en images les scènes de magie ou pour croquer les trognes (irrésistibles!) des habitants de Saint-Azur-en-Lagune ou de Myrtille. Un must de la bd d’humour !
(Série – Delcourt)