ALBUM. Il existe des groupes qu’on voit rarement en concert, qui restent la plupart du temps sous les radars, qui existent en dehors de toutes contraintes temporelles, productive ou commerciales. Et pourtant certains, contre toutes attentes, retiennent l’attention, marquent les esprits. Trunks fait définitivement partie de ceux-là.
Avec « we dust », son nouvel album après 10 ans de silence, le super groupe mené par la voix sublime de Laetitia Sheriff (pour le cv des musiciens, je vous laisse consulter internet) nous prouve comme leur univers est indispensable au paysage musical français. Cette forme indie (que nous laisse entendre le premier titre « les belles choses »), presque accessible, avec la voix de Laetitia Sheriff comme fil conducteur. Ce background noise qui vient percuter le rythme (« Edgeways »), et bousculer gentiment ce petit confort, comme le faisait Shannon Wright à ses débuts. Les dérives vaguement jazz du saxo de Daniel Paboeuf (Marquis de Sade) sur les instrumentaux « Norbor » ou surtout « O.B.O. ». Trunks construit un univers cohérent mais libre. Riche d’années d’expériences. On y retrouve toujours ce petit fil conducteur depuis le premier disque, cette petite touche discrète qui nous renvoie aux recherches de The Ex, et cette sensibilité bouleversante, tout en douceur (« Blood on poppies »).
Plus encore qu’autrefois, le groupe semble avoir soigné son écriture, travaillé ses ambiances, et arrive avec ces huit nouveaux titres à nous faire totalement oublier ces dix ans d’absence, pour placer à nouveau Rennes au centre de toutes les attentions. Somptueux.