Non, Ulrika Spacek n’est pas, comme on pourrait le penser, une femme mais bel et bien un groupe fondé à Berlin par 2 anglais qui a, depuis, déménagé à Londres. Sur ce premier album, le quintet livre 10 morceaux qui oscillent entre rock expérimental, noisy-pop et rock psyché. Rien de révolutionnaire, c’est vrai. Mais si certains riffs de guitare pourront faire penser à Sonic Youth, certaines ambiances à The Brian Jonestown Massacre et certaines lignes de chant à Radiohead (notamment sur Airportism qui clôt l’album), Ulrika Spacek parvient néanmoins à mélanger tout cela avec goût pour en faire quelque chose de personnel et de vraiment bien foutu. Difficile en effet de résister à la mélancolie du fragile et magnifique Circa 1954 (qui rappelle Madrid avec ses jolis arpèges), au charme psyché de I Don’t Know et son côté Kinski, à la mélodie accrocheuse et entêtante de Beta Male ou à la fougue du plus rugueux (et excellent) She’s A Cult qui ne manquera pas une nouvelle fois de faire penser à Sonic Youth (mais avouons qu’il y a pire comme influence !). Clairement emmenés par les guitares au jeu très complice et souvent inspiré (qui les voit se croiser et s’entrecroiser, jouant sur le contraste clair/saturé ou fuzzy), les morceaux d’Ulrika Spacek privilégient souvent (à part sur quelques titres plus enlevés) les mid-tempos qui leur permettent d‘installer patiemment leurs ambiances hypnotiques et d’instiller leurs jolies mélodies dans les têtes. Une belle découverte !
(Album – Tough Love Records)