ALBUM. Ah, qu’il est loin le temps des premiers concerts déguisés en verge. Aujourd’hui, le gang parisien livre son premier véritable album. Et si les textes n’ont pas changé, on y parle toujours uniquement de sex (concept oblige), la musique, elle, s’est envolée à des années lumières de la blague potache. D’ailleurs “envolée” n’est sans doute pas le terme adéquat quand chaque titre plombe le moral de lourdeur, t’écrase les tympans de violence, ou te maltraite à la façon de maîtres sado-maso. Plus de perte de temps ici. Ça suinte, et te gueule au visage du début à la fin. Chaque titre se veut plus solide l’un que l’autre. L’église du sex a beau se vanter d’être adepte de la blague grasse, on y entend surtout du lourd et du sérieux une fois les portes poussées. De la noise bas du front, certes, mais qui sait aussi se faire plus subtil qu’une simple copie d’Unsane. Bien plus qu’il n’y parait au premier abord. Quelques finesse de guitares s’immiscent ici ou là, quelques voix s’ouvrent. Du coup, malgré quelques petites imperfections, l’album tient merveilleusement la route. Et ce n’est pas la pochette génialement provocatrice en ces temps de bigoterie qui nous fera dire le contraire. On en prendrait presque son pied.
(Album – Rejuvenation/ATRDR/Day Off/…)