BD. De retour au château après une partie de chasse fructueuse, le “Baron” invite tous ses compagnons à fêter cela autour d’un festin avant de se rendre en cuisine, où se trouve Maria, histoire de “s’amuser” un peu…Mais la jeune femme se débat et le châtelain, vexé, l’étrangle avant de faire passer ce meurtre pour un suicide, Maria étant retrouvée pendue quelques minutes plus tard. Sa petite fille Maya, devenue gênante, n’a d’autre possibilité que de fuir, survivant dans la forêt proche avec l’aide de Markus qui lui apporte régulièrement des vivres qu’il chaparde dans la cuisine. Jusqu’au jour où, huit ans plus tard, Eugène, le fils du Baron, découvre qu’elle a élu domicile dans la forêt…
Après Mémoire de l’eau, Mathieu Reynès (que l’on est plus habitués à voir au dessin, sur les excellentes séries Alter Ego ou La Peur géante, notamment) a écrit un nouveau scénario pour Valérie Vernay, un conte fantastique qui, comme son titre elliptique (il faut en fait ajouter le début du proverbe, “L’homme est…” pour qu’il soit complet…) ne l’indique pas, joue avec les apparences et les aprioris. Car s’il y a bien des loups dans ce récit, ce ne sont pas eux qui sont dangereux…D’ailleurs, sous les pinceaux de Vernay, ils se montrent attachants et dociles dans la scène d’ouverture avant que les premiers hommes ne fassent leur apparition, brutale, avec des coups de fusil. Le message est clair : ce sont des Hommes dont il faut se méfier. Ou plutôt des hommes, avec un “h” minuscule, comme Baron (qui est touché par un mal mystérieux -il se transforme parfois en loup-garou-, d‘où le côté fantastique du récit), dont l’orgueil, la jalousie et la libido arrogante mettent ceux qui les entourent, en premier lieu les femmes, en danger…
Une variation plutôt plaisante sur le thème, pas vraiment original à la base, du loup garou. Critique envers les porcs et machos de tous poils et joliment dessiné, à l’ancienne, par Vernay.
(Récit complet, 184 pages – Dupuis)