BD. Pëppo a toujours été le roi du système D. Bien obligé : ses parents sont partis du camping en le laissant seul avec sa sœur Frida quand il était petit. Alors, à 16 ans, il se débrouille : Karima lui donne ses croissants invendus de la veille, Marylin lui offre des frites quand il revient de surfer et ce qui manque, il le chaparde à droite à gauche. Mais quand, un matin, il trouve un mot de Frida lui expliquant qu’elle est partie en Espagne, à la Jonquera et qu’elle lui laisse les “dodus”, ses jumeaux George et Colette, c’est autre chose…Et au Ropical (le “T” est tombé depuis longtemps), il n’y a guère que l‘oncle Maximilien et Valdo l’argentin qui pourraient l’aider un peu même s’ils n’y connaissent pas grand chose en couches. A moins que Marie-Lola, une fille de sa classe à qui il parle un peu au lycée (enfin, quand il y va…), n’accepte de lui donner un coup de main…
Pëppo a d’abord été un roman. Mais Séverine Vidal, son autrice, n’a visiblement pas pu abandonner son héros adolescent comme ça…Alors, histoire de continuer à faire un bout de chemin avec lui, elle a repris son récit pour en faire un scénario pour la bande dessinée. Une comédie joyeuse et attachante qui dépeint le quotidien d’une petite bande qui a décidé de vivre différemment, en vivotant comme ils peuvent dans leur camping que l’oncle Maximilien rêve de refaire à neuf quand il aura de l’argent. Et au milieu d’eux, Pëppo, qui n’a rien demandé, lui, mais doit se débrouiller, bon an mal an, pour survivre. Un récit qui brosse le portrait, réussi, d’un adolescent différent, qui vit en marge de la société (cette dernière le lui rappelle régulièrement d’ailleurs…). Une ode à la débrouille et à la solidarité (au camping, on se sert tous les coudes…) que Durand met en images avec tendresse, de façon très colorée, à l’image de Pëppo finalement, qui parvient toujours à prendre les choses du bon côté. Un bon antidote contre la sinistrose ambiante !
(Récit complet, 112 pages – Bayard Graphic)