BD. Les coups de feu viennent tout juste de s’arrêter, Zachary et ses deux pisteurs à terre, que le manchot, O Maneta en portugais, annonce à Max, une balle dans la jambe, qu’il est son père, au beau milieu de la forêt amazonienne…Le manchot, alias Mermoz, qui pilotait l’avion avec, à ses côtés, la fille d’Hermann, le directeur du camp forestier, qu’il avait kidnappé en même temps qu’il lui avait dérobé son or et ses diamants, avant qu’il n’en perde le contrôle au-dessus de la forêt, son père…Qui s’empresse bien sûr de lui expliquer qu’il est innocent, que c’est Zachary qui a tout manigancé avec le comptable, que lui ne faisait que piloter l’avion. Et de lui raconter comment il s’en est sorti, un vrai miracle !, grâce à l’aide d’indigènes puis d’un évangéliste qui l’a recueilli dans sa mission, à 100 kilomètres en amont du fleuve. Tout en quittant les lieux au plus vite : des gars à Zachary ne devraient pas tarder à rappliquer…
Le scénario de Loisel vous avait déjà emballé tout au long des deux premiers tomes ? Eh bien je peux vous dire que ce n’est pas avec ce tome 3 que votre enthousiasme va retomber…Car la quête de Max continue de plus belle. S’il semble avoir retrouvé son père (mais ce Mermoz lui dit-il vraiment la vérité ?), c’est cette fois à la recherche de Baïa, la belle indigène muette pour qui il en pince, qu’il se lance…Au programme : une partie de cache-cache dans la jungle, une course poursuite entre une mobylette et un taxi dans les rues de Guajeraï, un flash-back qui éclaire la venue au monde de Baïa, la situation compliquée (elles sont coincées au chevet d’Hermann) dans laquelle se trouvent Christelle et Charlotte, les 2 infirmières et un cliffhanger en forme d’uppercut sous le menton en guise de final. Un troisième tome impressionnant d’intensité mené de main de maitre par Loisel qui nous propose ici une galerie de personnages aussi attachants les uns que les autres. Une saga amazonienne (qui n‘est pas sans rappeler, dans un autre style, Le Magasin général, que le scénariste avait créé avec Tripp) portée avec talent par Pont qui livre ici un travail formidable. Scènes d’action aussi fluides que spectaculaires, découpage parfaitement naturelle, cadrages dynamiques, trait aussi élégant qu’expressif : le dessinateur met en images l’univers créé par Loisel avec grande inspiration. Un grand récit d’aventure (et d’amour…) qui a un souffle romanesque incroyable !
(Série, 80 pages pour cet épisode – Rue de Sèvres)