BD. 1984, Auln-sur-D’Arcq. C’est la rentrée et Sam et Henri traînent des pieds pour repartir au bahut. Il faut dire que l’année s’annonce triste : ils se sont faits prendre en pleine partie de jeu de rôle nocturne dans le cimetière par le gardien et la mairesse a débarqué chez eux en les menaçant de ressortir leur dossier shit s’ils font parler d’eux dans les prochains mois. Plus d’Appel de Chtulhu : dur ! A moins que…Car une nouvelle élève arrive, du Liban !, une certaine Mélusine qui leur raconte avoir visité les ruines de Shuruppak, la cité engloutie, avec des archéologues et qu’elle est la fille d’un druide. Difficile de ne pas être attirés par une fille pareille…
Après les années 50 (Souvenirs de l’Empire de l’Atome) et 60 (L’Eté Diabolik), Smolderen et Clérisse ont cette fois décidé de revisiter les années 80, en essayant d’intégrer au récit tout ce qui, pour eux, a représenté cette décennie : la folie des jeux de rôle, qui rendait les ados accros et effrayait les parents, les jeux d’arcades ou la théorie du fantôme dans la machine pour raconter une histoire s’inspirant de faits divers (notamment le massacre de 8 personnes dans une maison) s’étant déroulé à cette période. Truffé de références et de clins d’œil à Lovecraft, Stephen King ou Le Fanu, le scénario de Smolderen est, comme à l’accoutumée, d’une précision diabolique et joue sur les peurs et fantasmes qui entouraient les jeux de rôle à l’époque. Quant au dessin assisté par ordinateur (le logiciel Illustrator, pour les connaisseurs) de Clérisse, il est toujours aussi brillant, parvenant à faire revivre une petite ville du sud-ouest de la France sous influence démoniaque avec brio. Décidément ces exercices de style vont à ravir au duo !
(Récit complet, 176 pages – Dargaud)