BD. Versailles, 1688. Julie est la fille du secrétaire des écuries royales, ce qui lui confère quelques privilèges : suivre, par exemple, l’enseignement de l’école des pages. Elle pratique donc les Arts, les langues mais aussi l’escrime. Une éducation qui la pousse à vouloir être libre, ce qui est bien sûr compliqué pour une jeune femme du XVIIe siècle. D’ailleurs, son père vient de la marier à un certain Maupin sans lui demander son avis…Méphistophélès a senti la révolte qui gronde dans le sang de Julie, son désir de liberté et la pousse à signer son contrat : en échange de son âme, il assouvira tous ses désirs ! Mais la jeune femme a assez de caractère pour se débrouiller seule : elle commence par envoyer son mari travailler à Limoges, loin d’elle, avant d’emmener Méphisto se frotter à d’autres bretteurs dans des salles de Paris. Là, elle croise le fer avec le beau Séranne …
Roman de cape et d’épée féministe, western survivaliste, récit intimiste montagnard : Dominique Monféry se montre à l’aise dans tous les genres qu’il aborde. Et après les très réussis Mortel imprévu et La Neige en deuil, il revient avec une adaptation du roman de Jean-Laurent Del Socorro, Une pour toutes !, dans lequel, comme son titre l’indique, il est beaucoup question d’escrime et de joutes à l’épée. Mais il s’agit surtout d’un très beau portrait de femme libre qui s’évertue à s’affranchir des codes de son époque. Bisexuelle, escrimeuse, chanteuse d’opéra… : Monféry met en scène la vie de Julie, qui a réellement existé, avec beaucoup de dynamisme et de vie, à l’image de son héroïne. La narration, qui va de duel en défi, ne connaît aucun temps mort, la présence, fréquente, de Méphistophélès auprès de Julie lui apportant en plus une belle singularité. Elle peut aussi compter sur le dessin toujours aussi agréable et expressif de l’auteur.
Une ode à la vie et à la liberté qui ne manque pas de souffle !
(Récit complet, 124 pages – Rue de Sèvres)